confinement, jour 3

9h, rendez vous au drive pour retirer mes courses alimentaires. Ils ont expliqué les nouvelles mesures, arriver à la borne, prendre le ticket de notre commande, aller sur le quai, ouvrir le coffre, rentrer dans la voiture, laisser la personne mettre les courses dans le coffre, puis s'en aller.

J'y ai réfléchis toute la nuit, une nuit agitée, me demandant si en sortant j'allais respirer le virus.

Stupide que je suis.

Si le virus était dans l'air, ma maison étant toujours aérée avec les fênêtres ouvertes pour faire du courant d'air, bien évidemment alors que le virus serait chez moi et pas simplement dehors comme si il avait besoin d'un laissez passé pour s'inviter chez moi.

La je rentre en conflis avec moi même.

Pourant je sais que si Allah nous a destiné cette maladie il nous l'aura destiné, et si c'est autre chose ce sera autre chose. Dans tous les cas, nous devons prendre soin de nous, de notre corps, et des autres. On fait les causes, après le reste, c'est Allah qui décide.

Al hamdoullilah.

Mais je n'ai juste pas envie de sortir, pas envie de voir les autres, pas envie de mettre du gel hydro-alcoolique dans mes mains.

Je n'ai pas envie de me retrouver avec des gens irresponsables cherchant à détruire les autres car ils ne suivent pas les consignes d'hygiène. Je n'ai pas envie de me dire que l'autre, en face de moi, s'invente peut être un confinement selon son désir. Je pense au corps médical épuisé qui n'a pas le matériel adéquat pour tant de personnes contaminées ou en réanimation et qui vont mourir dans un laps de temps si court.

La mort ? Mais tout le monde va mourir. La mort j'y pense tout le temps, même dans les périodes normales sans épidémies. La mort fait partie de la vie. La vie ne peut pas exister sans la mort. On peut mourir n'importe ou. Elle ne prévient pas la mort. Elle vient. Tu peux etre riche ou pauvre, jeune ou plus agé, tu peux tout faire pour l'éloigner, mais elle ne prévient pas. Elle vient.

Elle vient sans prendre un rendez vous.

A la différence du virus, qui ce dernier, attend posé sur un humain pour aller se diriger vers un autre être humain, malheureusement prêt à le déposer sur une autre personne, comme si les gens voulaient faire du virus une farandolle autour de la terre.

Triste histoire d'un confinement peu respecté, triste histoire d'une liberté devenant presque hostile à l'humanité.

J'ai pris mes courses selon le protocole établit. Les salariés du drive sont plus exposés que moi, mais ils sont là, souriants, disponibles. Dois je avoir honte d'avoir eut ces pensées alors qu'ils sont là pour nous servir tous.

Confinement jour 3 : les murs ne sont pas une prison, si seulement certains pouvaient comprendre

Haltifa