confinement, jours 6 et 7

J'ai passé l'écriture du confinement jour 6, sûrement que je n'ai pas trop le temps d'écrire, ou je pense que les réflexions que j'ai n'ont pas de réelles utilités.

Je suis confinée comme tout le monde.Je ne sors pas puisque j'ai mes médicaments quotidiens pour mon sang et mon cerveau, et puis comme peut être tout le monde, je rationne un peu la nourriture, histoire de moins sortir.

Sauf qu'entre les papiers administratifs que je fais, mes recherches de fournisseurs au niveau de mon activité professionelle pour l'après confinement , les activités de la maison ou je prends le temps de tout faire sans être pressée, mes journées sont occupées.

J'écris quelques fois sur le vide que nous avons laissé dehors, ce vide qui nous pousse à aller au devant de notre humanité. Je réalise que pendant le repos de l'économie mondiale, la nature se met à respirer et retrouve ses couleurs.

Soubhan Allah,fallait il ceci pour laisser place à tout ce qui n'a rien de superficiel et respecter enfin la nature  ?

Je ne compte pas les jours qui passent, puisque je me sens concernée par ce qui arrive autour de moi.

C'est peut être le "mot" concerné qui ne prend pas de l'importance dans l'esprit des gens, car chacun des actes que nous faisons délimite une frontière mettant soit le virus à l'intérieur du cercle humain, soit à l'extérieur de ce cercle humain.

Soit on le fait danser, soit on le brûle.

On doit s'accrocher et se persuader que tout va aller, on doit se donner tous les moyens pour sortir de ce tunnel qui semble ne pas avoir de fin. On doit arriver au bout de ce tunnel, avec malheureusement beaucoup de dégats humains.

Tout va aller, insha Allah. Il existe bien une cause à ceci, comme il existera des conséquences.

Mais pour en revenir à notre quotidien, les gens se querellent dans les supermarchés , certains se frappent pour un peu plus de nourriture comme si on allait en manquer. Ca se voit, ils n'ont pas connu la guerre, ni la famine, ni le vrai désarroi humain.

Des gens sans honneur.

En Turquie, à la différence de ce que l'on voit en France, les policiers apportent de la nourriture aux personnes agées. Pour ce qui est des courses essentielles, les gens laissent sur les parkings des colis alimentaires aux pauvres, avec un espacement de 1 mètre pour chaque colis.

Il faudrait se responsabiliser en France, ce qui permettrait aux forces de l'ordre de faire des actions plus utiles que chercher les irresponsables mettant en péril les autres.

Les forces de l'ordre qui,il y'a quelques temps avant l'épidémie, ont frappé et gazé les infirmiers ainsi que les pompiers. C'est encore une autre histoire. Ce sont des actes qui seront marqués et que l'on condamnera toujours, mais sûrement pas en ce moment.

Nous devons rester tous unis, oublier pour le moment les conversations ou interviews inutiles.

Peu importe pour l'instant les erreurs passées de ce gouvernement ou d'un autre gouvernement,  car nous devons tous être dans l'action présente, celle de détourner ce virus,et ce n'est pas en déroutant le confinement qu'on y arrivera, ni en parlant durant des journées sur la lenteur du gouvernement dans ses décisions ou actions.

Agir rapidement puisque nous sommes en période de guerre, comme le dit notre président.

Les médias répètent à longueur de journée la même chose, mais avec des chroniqueurs différents. Ce qui a été dit il 'ya quelques jours, ce qui a été dit hier, est encore redit aujourd'hui.

C'est d'un ennui les médias.

Mais lorsque 19 heures arrive, j'ai pris cette habitude d'allumer la télévision, me disant chaque soir qu'on va nous annoncer que la courbe des personnes contaminées et des personnes qui sont décédées, a baissé.

Malheureusement elle augmente soir après soir.

Un désastre humain,un désastre économique, un désastre social.

Tous les soirs à 20 heures, les gens, au bord des fenêtres et des balcons, aplaudissent le corps médical.

Les médias prennent le temps d'envoyer les images d'un peu partout en France.

Les médias jouent sur l'émotion des gens, et l'émotion en ce moment devrait nous aider à s'isoler dans les murs qui nous abritent.

Ne nous plaignons pas des murs que nous avons, tant que l'air que nous respirons est encore respirable, car avec ou sans virus ,tant de gens vivent au dehors, quelque soit le temps.

L'argent pousserait donc à la décadence humaine ? Sûrement, mais ce n'est pas le sujet

Je remarque juste que les gens aiment se plaindre, et en les écoutant, on croirait qu'ils ont un mouchoir innondé de larmes et qu'ils sont si désespérés d'être confinés chez eux.

C'est quoi dailleurs le désespoir ? Pourquoi serions nous désespérés quand nous sommes tranquillement chez nous, pendant que des caissiers, des livreurs, des éboueurs, des pompiers, divers services de l'administration, des médecins, des infirmiers,  et bien d'autres travailleurs sont dehors et sont confrontés à d'autres gens pour nous aider à vivre convenablement notre quotidien .

J'aime le calme.

Comme j'aime cette marche que je pratique autour du monde ou je discute avec les feuilles, les ruisseaux, les oiseaux, le ciel, et tout ce qui peut naturellement m'entourer et faire de la terre un si merveilleux tableau.

Il me manque de redevenir cet arpenteur de bien des infinis.

Les infinis sont partout, divers et variés, mais je suis là, confinée comme presque la population mondiale.

J'ai peur.. J'ai peur sans avoir peur.

J'écoute le coran, je me sens apaisée. Apaisée tout en restant bien sûr, responsable de mes actes et de ce que je dis. Apaisée en prenant soin d'être toujours patiente et d'espérer .

Croire que l'humain, avec toutes les imperfections qu'il peut avoir, mesura réellement l'impact de ses actes, et se sentira responsable de son prochain. Peut être ainsi, on avancera. Peut être. 

Je n'ai rien dit, je ne sais rien, ce sont juste quelques lignes posées mais libres .  Je crois...

Altifa