Il n'y a pas de débats dans le coeur d'une mère,

Jeter, vendre, éviter de se rappeler même si finalement l'image est toujours là, peut-être pas aussi persistante puisqu'elle devient floue tout en étant en continu. Mais, les souvenirs deviennent différents et ils ne sont plus à l'image de ce que croyait la mère.  

La mère croyait que sa vision correspondait à la réalité, alors que le faux faisait partie de l'usage quotidien. Le prolongement de ces petites choses quotidiennes, qui deviennent des brisures de vie.

La mère a fini par se résoudre à cette réalité qui au début, était bien plus cruelle.

Aujourd'hui, me disait-elle, les souvenirs ramènent un vide dans un cœur blessé. Les objets restent certes des objets, mais la mélancolie fredonne quand l'objet raconte une histoire d'un moment intime de la vie d'une mère, et d'un enfant devenu grand et qui est partit.

Je lui disais à la mère, que les gens prennent le chemin qu'ils souhaitent avoir, sans tenir compte de la souffrance qu'ils laissent derrière eux, que ce soit son propre enfant ou juste un simple inconnu. 

L'inconnu pour quelqu'un n'est pas un inconnu pour un autre.

L'enfant, cet inconnu pour moi mais si proche au cœur de cette mère, s'en est allé, laissant derrière lui tellement d'amère, jusqu'à ce que la mère se sente responsable du parcours entrepris. 

Puis, quelques mois sont passés, et me voilà en train de l'écouter me dire que le temps a bien atténué les émotions, même si le vide est, dans le cœur d'une mère, un refrain qui ne s'arrête pas.

C'est un peu comme tout, en prenant du recul, il faut prendre en main sa vie avec son propre rythme, et sans attendre. Car il semblerait que l'attente met en pause la vie et les sourires, et les rêves ne sont plus que des miettes très indisciplinées.

Il parait que l'attente est un trou vide dans lequel on se jette, mais un trou qui ne se termine jamais.

Certains peuvent penser qu'elle est indifférente, car au lieu d'étaler sa blessure, elle la garde sous silence. Quelques fois, lors de nos conversations, elle exprime quelques souvenirs sans vouloir offenser le temps que nous passons ensemble.

Le temps est un espace de vie qu'il faut savoir apprécier.

Alors j'apprends d'elle, comme j'apprends de tout le monde, comme de mes propres erreurs, ou de mes propres attentes.

Je sais, que la sérénité est un mot qu'elle essaye de conjuguer au présent, ce qui rend la douleur plus indécise, malgré ce vide.

Mais le vide ne se déchire pas.

Le vide est une présence dans le coeur de la mère, et quelque soit cette présence assez lourde quelques fois mais pourtant essentielle car quelque part elle implique "la vie", elle dit "al hamdoullillah" .

Il n'y a pas de débats dans le coeur d'une mère, il y'a de l'amour et du vide comme compagnons, puis Allah comme unique confident ...

Al Hamdoullillah

Haltifa