pensées du 15 septembre 2017

Depuis presque 1 an que je suis arrivée ici, laissant derrière moi pratiquement rien pour arriver quelque part ou je n'avais rien. En regardant cette année passée dans la ville blanche, je me suis souvenue avoir parcouru des chemins, que ce soit par mon regard, ou avec mes jambes souvent fatiguées par l'âge, peut être.

peut être par l'âge.

Je ne regrette pas d'avoir laissé un tas de souvenirs souvent encombrés, pour trouver une autre continuité de vie. Mais je continue d'être un peu la même, presque sauvage .

Je tente de verrouiller mon côté professionnel, mais cela devient de plus en plus compliqué. Il faut adapter de nouvelles règles, être très patient et continuer d'espérer qu'il existe bien quelqu'un qui ait envie de se donner les moyens .

Ici c'est une autre manière de pensée car les gens ne sont pas tenus par la sécurité de l'emploi, et oublier de venir travailler est fréquent.

Alors je maintiens le cap, celui de croire, mais cela me fait énormémement mal à la tête, et j'ai comme l'impression que tout le sang est en train de bouillir dans mon cerveau qui devient de plus en plus crispé, et comme si tout allait exploser.

Alors, outre les médicaments que je dois prendre régulièrement pour être dans cet état de vie, je rajoute ceux de la douleur, et celle ci sur une échelle sur 10, la douleur arrive à un degré de 8.

Mais je n'ai pas à me plaindre.

Cela fait presque 1 an que je me suis débarrassé du matériel que j'avais sur l'autre continent, prête à embarquer dans une voiture avec mon fils, pour une autre aventure, bien plus humaine que celle que je vivais dans cet ex continent.

Aujourd'hui, mon fils est partit. Repartit vivre dans le continent dans lequel il est né puis il a vécu, pour ses études, et pour bien d'autres raisons.

Un étant de vide permanent se dresse en pointe sur mon coeur, pénétrant dans mes veines pour nourrir un peu mes cris.

Alors je tente de m'égarer de ce vide, de ce truc qui est en train de me blesser, et je me dis qu'il va bien,qu'il est là bas dans son rôle d'adolescent lycéen pour son avenir, avec ses soeurs.

En tant que mère je n'ai aucun droit d'être égoîste, mais il me blesse ce sentiment qui vient s'infiltrer tout en moi, me montrant quelque part une culpabilité.

J'écris. Je n'ai pas spécialement envie d'écrire, ni envie de marcher, ni envie de m'égarer auprès des inconnus qui marcheraient comme moi.

Je n'ai pas envie d'être un fardeau pour personne, alors je délivre mes mots ici, un peu. Mais je crois que je délivre mes mots en moi, sans laisser réellement transparaitre ma tristesse.

Une tristesse.

Il y a presque 1 an, je m'éloignais du continent qui ne comprenait pas le sens du mot musulman, et qui devenait de plus en plus raciste au regard de ceux qui vivent leur religion.

Il y' a presque 1 an, je m'éloignais de ceux qui me voyaient comme si j'étais une grande ou une petite soeur, et qui finalement finissent par être toujours présent, alors que je croyais qu'ils allaient s'en aller.

Il y a presque 1 an je fermais la porte de ma maison, ayant embarqué "une partie de ma vie" dans ma voiture, et je m'en allais avec mon fils.

Ici, j'ai rencontré des êtres. Quelques uns étaient sans scrupules vis vis d'une femme arrivant d'un autre continent puisque j'étais cette étrangère. Puis j'ai rencontré d'autres êtres, bien plus convenables .

Mais je crois que je reste dans une grande solitude, car je n'arrive pas à me situer dans l'espace de quelqu'un , sans ressentir que je suis comme une ombre.

Alors je marche en découvrant encore les rues, puis en faisant attention aux gens, puis en essayant de ne pas user la vie des autres qui t'apprécient quand tu n'es pas très souvent avec eux.

J'ai écrit des pensées certes inutiles, dans le vide que je ressens.

Je crois que je n'ai rien dit, et tous ces mots que j'ai écris me semblent si dérisoires...

je ne dois pas m'arrêter de rêver, ni d'aller chercher les infinis, et je continue ma quête; Je suis juste un peu en bascule sur le fil de la vie, mais comme une conquérante du bien être, je ne peux m'écrouler, quelque soit le vide qui danse.. tout finit par aller...